Une allocution du président, c'est pas tous les jours. Mais on en a eu deux en une semaine. On les a regardé tous ensemble. Voici comment ça s'est passé.
Jeudi 12 mars
Pour la toute première fois, toute la famille regarde
ensemble une allocution présidentielle. Pour moi, la dernière était celle de
Jacques Chirac à l’époque de la guerre du Golfe. Pour N1 et N2, c’est la
première.
Le président parle longtemps, très longtemps. Une pensée pour la personne qui tape le texte en direct. Malgré le ton grave, on trouve ça amusant.
En synthèse, c’est
la merde. Et l’école, c’est fini pour un moment. La petite aime bien les situations qui
sortent de l’ordinaire. Elle sourit. La grande n’apprécie pas du tout et commence à
pleurer. « On va plus voir les potes pendant plus d’un moins, ce n’est
pas possible ». « Et puis pourquoi on va plus à l’école et
vous, vous allez voter dans les écoles ». Conseillère du président, j’aurais bien aimé
qu’elle fut.
Pour suivre un peu l’actualité du virus depuis un moment, je
sens que ça part en vrille, et déclare le confinement total dès ce jeudi soir. Une
violente levée de bouclier me fait lâcher le vendredi :
« OK pour le vendredi mais pas d’étude et pas de
bus. Je vous dépose et viens vous chercher ».
N1 veut encore
négocier le bus avec les potes. N2 met fin au débat. Elle aimerait bien qu’on regarde
un épisode du « Prince de Bel Air » sur Netflix. Tous ensemble. Comme
d’habitude.
Lundi 16 mars
Pour la deuxième fois, toute la famille regarde ensemble une
allocution présidentielle. Pour moi, la dernière était celle d’Emmanuel Macron
le 12 mars. Pour N1 et N2, aussi.
Le président parle longtemps, très longtemps. Une pensée pour la personne qui tape le texte en direct. Malgré le ton grave, on trouve ça amusant.
En synthèse, c’est
la merde. On doit rester à la maison. La petite aime bien les situations qui sortent de l’ordinaire. Elle sourit. La grande n’apprécie
pas du tout et trouve débile d’avoir organisé les élections ce week-end. « Pourquoi demain
? Le virus il devient dangereux pile à midi demain ? ». Conseillère
du président, j’aurais bien aimé qu’elle fut.
Pour suivre un peu l’actualité du virus depuis un moment, je
sentais que ça partait en vrille. Nous sommes déjà confinés depuis vendredi soir,
sans sortir du week-end. L'annonce ne change strictement rien pour nous.
N1 râle encore sur les décisions du gouvernement, peu claires
de son point de vue. N2 met fin au débat. Elle aimerait bien qu’on regarde un
épisode du « Prince de Bel Air » sur Netflix. Tous ensemble. Comme d’habitude.