jeudi 18 janvier 2018

Adieu Notre Dame Des Landes

Je ne vous l'ai sans doute pas dit, mais, avec les filles,  nous habitons près de Bouguenais. C'est la ville de l'ancien futur ex-aéroport de Nantes. Le dossier #NDDL, nous le suivons de près et depuis longtemps.

Aujourd'hui, nous avons appris que l'aéroport allait rester près de nous et que personne n'allait le déplacer à 40 kilomètres, dans la plus célèbre des communes de moins de 2000 habitants, Notre-Dame-des-Landes.
Si nous sommes heureux de cette décision, ce n'est pas vraiment par souci d'écologie. Les cartons dans les poubelles jaunes et les pots de yaourt bio dans les poubelles vertes, on est bien. Les lumières éteintes quand on part le matin, on progresse. Mais l'écologie, ce n'est pas notre moteur.

Si nous sommes heureux de cette décision, ce n'est pas vraiment non plus à cause du  coût exorbitant prévu pour ce nouvel aéroport. Enfin surtout les filles. Moi, ça me gênait un peu de cramer de l'argent pour refaire un truc qui existe déjà, même si le budget était magnifiquement ficelé et ne présentait aucun risque de dépassement (1).

Si nous sommes heureux de cette décision, ce n'est surtout pas par solidarité avec les zadistes. Des mecs qui bafouent le droit de propriété et qui nous explosent le centre ville tous les six mois, ça ne nous amuse pas trop à Nantes. Et puis, les dessins sur les routes et les murs, "ils ne sont pas jolis et il y a des fautes".

Et enfin si nous sommes heureux de cette décision, ce n'est enfin pas vraiment non plus par sympathie pour le gouvernement. On peut toutefois mettre à son crédit :
- le fait d'avoir enfin pris une décision ;
- de mettre en émoi nos barons locaux de tous bords, tristes de ne pas avoir leur joujou.

Notre bonheur vient surtout du fait que nous aimons vraiment les avions. C'est notre culture locale. Alors les garder près de nous nous sied car ils accompagnent chaque étape de nos vies.

Dès la maternelle, les moteurs couvrent ponctuellement le brouhaha de la cour d'école. C'est amusant de voir des dizaines de petits index levés montrer en même temps l'avion qui va atterrir à quelques centaines de mètres. 

En primaire, ça nous aide pour la lecture.  On déchiffre les noms des compagnies inscrits sur le flanc des avions depuis notre balcon.

Et au collège, on  apprend avec surprise que le CO2 n'est pas si méchant et qu'il nourrit les arbres et les plantes, et on revient super content car les avions en jettent plein au dessus de nous.

Pour les grands, nombre de parents d'élèves travaillent chez Airbus, près de l'aéroport. Ça rassure tout le monde ici, d'avoir de la visibilité sur son avenir.

Voilà, c'était histoire de vous donner le sentiment qu'on a, par ici. Ne soyez donc pas triste pour nous. Ceux pour qui vous pouvez être tristes, ce sont les gens qui donnent des années de leur vie pour travailler sur des projets, détruits en deux réunions par des politiques. Eux ne sont pas prêts d'en refaire , des projets.

(1) Il est possible que se glisse un peu de second degré dans le billet, que le lecteur régulier aura détecté sans mal

lundi 8 janvier 2018

Et la Tétine disparut ...

Les toits blanchissent le matin, la nuit tombe très tôt. Les plus malchanceux, ceux qui n'ont pas de garage ou l'ont rempli avec des merdes souvenirs, mettent le réveil 15 minutes plus tôt pour gratter la voiture.




Oui, l'hiver est là et ce froid naissant m'a fait penser à une anecdote que j'aimerais vous conter : le passage de numéro 2 du statut de bébé au statut d'enfant.


C'est en 2012 que j'ai décidé d'emmener au ski n°2 et n°1 pour la première fois. Elles avaient respectivement 3 ans et demi et 5 ans et demi. C'est l'âge où les demi-années sont d'une importance capitale, un peu comme  les mois avant deux ans.


Je n'étais pas particulièrement chaud pour partir tout seul avec deux enfants si jeunes dans une expédition de ce type. Mais une promotion dans un club, couplée à une organisation millimétrée, m'ont fait franchir le pas. Un petit, vers les Pyrénées. Le grand pas vers les Alpes sera pour une autre fois.

Nous voici donc en route vers Gourette, petite station familiale des Pyrénées Atlantiques, près du col de l'Aubisque, bien connu des cyclistes de canapé de juillet. Ce col, nous l'avons franchi plus lentement que Lance Amstrong et sa troupe, en raison de ce dialogue entendu à six ou sept reprises :

- Papa, ça tourne trop, j'ai mal au cœur
- Ok, on s'arrête


Ces multiples arrêts ont eu une conséquence particulièrement gênante. La tétine de numéro 2 a disparu (1). Le compagnon du sommeil s'est envolé, probablement tombé lors d'une de ces pauses forcées. Plus grave encore, la pharmacie et la superette de la station ne proposent aucun substitut. Damned ! Il va falloir faire sans. Une nuit épouvantable se prépare.

Elle, ça la fait rire, elle ne se rend pas compte. De plus, on dort tous les trois dans la même chambre. Ca, ça l'amuse.


Le soir venu, j'éteins. Elle ne dit rien. Je surveille du coin de l'œil. Elle ne pleure pas et garde les yeux ouverts. Elle voit que je vois. Deux heures plus tard, elle ne pleure toujours pas, mais ne dort toujours pas non plus. L'insomniaque sans tétine. Il m'est par contre impossible de vous raconter la fin, le père indigne que je suis s'est endormi avant elle. Je peux seulement vous rassurer sur un point. Le lendemain matin, elle dormait profondément. Les nuits suivantes aussi.


Et voici comment, les voyages formant la jeunesse, numéro 2 a abandonné la tétine pour dormir.


(1) selon les régions et habitudes, on dit aussi tutute, sucette, tototte ou même toutouille. Je veux bien des témoignages des extra-terrestres qui disent toutouille afin de répondre ensemble à la question que tout le monde se pose. Pourquoi ?







































































mercredi 3 janvier 2018

Les Fêtes, c'est la Famillle

https://geektionnerd.net/canonisation/
Impossible d'écrire quoi que ce soit début janvier sans sacrifier à la cérémonie des vœux. Je vous souhaite donc une bonne et heureuse  année 2018, et surtout la santé, c'est important la santé.

Ces formalités de rigueur expédiées, je souhaitais aussi profiter des ces fêtes de fin d'années, propices à la famille, pour évoquer mes parents, sans qui je serais bien en peine pour écrire régulièrement ici, étant toujours en quête de temps.

En effet, si numéro 1 et 2 peuvent s'estimer heureuses d'avoir un père qui tient à peu près la route, elle bénéficient de grands-parents exceptionnels. Toujours présents, en dépit d'une reconnaissance somme toute modérée de leur progéniture et d'un environnement parfois instable,  ils empilent consciencieusement les éléments favorables pour un procès en canonisation qui devrait s'avérer être une formalité.

Ce 1er janvier en fut un parfait exemple. Nous avons donc eu, cette année, avec mon frère, la possibilité de passer  un réveillon du jour de l'an exceptionnel. L’éducation qui m'a été donnée m'interdit malheureusement de le conter ici.

En effet, non contents d’accueillir nos amis avec la chaleur qui les caractérise, nos parents ont proposé de nous laisser libres et de  partager leur propre réveillon avec numéro 1, numéro 2, et leurs deux cousins. Quatre enfants, rien que ça. Un sacrifice unique qui nous offre, l'espace d'une nuit, le bien de plus précieux des parents : la liberté.

Ce "plaisir de faire plaisir" est, je le pense sincèrement, est un des principaux moteur de notre famille. Et ce sont eux qui déclinent le mieux cette formule, créant de multiples cercles vertueux  autour d'eux. 

Et pour tout le monde, c'est toujours une immense joie d'être accueilli dans leur "Temple de la Bienveillance". Le voir toujours debout et aussi solide après tant d'années se devait d'être souligné.