vendredi 24 novembre 2017

La Réunion Parents-Profs : le Retour de la Revanche


Novembre. Les arbres à feuillage caduc sont désormais presque nus. L'hiver approche à grands pas. Partout, on commence à installer les décorations de noël, qui nous éblouirons bientôt de leur lumière. Et à propos de lumière, c'est aussi, dans les collèges, la période de la réunion Parents-Profs. L'occasion unique pour un éclairage tout particulier sur les performances de nos rejetons.


- Papa, papa, on a reçu un papier, il faut que tu coches les profs que tu veux rencontrer.
- Je peux les voir tous ?
- Non , c'est 6 maximum.
- Ah, il faut en sacrifier alors
Le sacrifice d'un prof de collège, 25 ans que j'attends ça...
Je coche rapidement Français, Maths, Anglais, Allemand, Histoire-Géographie. Il reste une place à distribuer. La bataille est rude entre physique-chimie, musique, technologie, arts plastiques, sports et sciences de la vie et de la terre. D'une humeur particulièrement verte ce jour là, j'opte pour cette dernière. Concernant les cinq autres, ils sont donc sacrifiés mais auront la chance de terminer un peu plus tôt que leurs collègues.

En consolidant mes réponses et celles des centaines d'autres parents de 6è, le collège a pu établir des plannings d'une précision chirurgicale. Pour moi, cela donne un vrai speed dating :
16h30 : Français
16h35 : Histoire-Géographie
16h40 : SVT
16h45 : Allemand
16h50 : Maths
16h55 : Anglais


Pour un des profs, cela donne plutôt un marathon (les noms ont été changés volontairement) :

16h10 : Parents de Louis XIII
16h43 : Parents de Louis XIV
17h15:  Parents de Louis XV
17h74 : Parents de Louis XVI
18h04 : Parents de Napoléon
........
19h58 : Parent du petit Charles
........
20h07 : Parents du petit Nicolas
20h12 : Parents du petit François
20h17 : Parents et épouse du petit Emmanuel

Dans la pratique, on respecte l'ordre sur les 2-3 premiers et ensuite ça devient un peu l'anarchie. Quand on voit une place disponible, on y va. Tant pis pour la chirurgie.
Les entretiens sont efficaces. En 5 minutes, pas le temps de niaiser en effet. On passe en revue les notes (quand il y en a), le comportement (quand on se rappelle de l'élève), les techniques pour progresser (ma question bonus quand il reste du temps). Avec n°1, on s'est dit qu'on allait prendre des notes et bien écouter les conseils, pour se faire bien voir. Mais finalement, ce n'était pas trop la peine. Les profs ont l'air de bien l'aimer, n°1. Elle travaille et elle participe. Je suis content.

Je termine par mon conseil du jour. Cette réunion parents/profs c'est utile et il faut y aller. Quitte à faire un sacrifice, autant se passer de la réunion de rentrée.

vendredi 10 novembre 2017

Le Musée des beaux Arts

Ce dimanche, c'était visite au Musée des beaux arts de Nantes.


J'allais dans un musée de province pour la première fois depuis mes années lycées. Et je dois avouer que j'ai été agréablement surpris. On y trouve des peintres de renom : Picasso, Monet, Manet, Courbet... Et puis, c'est moins grand qu'un musée parisien. Parce que, passé 1h30 de musée, n°1 et n°2 en ont un peu marre. Et puis on ne va pas se mentir, c'est pareil pour moi.


Nous avons donc passé un excellent moment au milieu de très jolies compositions, très bien expliquées et surveillées par beaucoup de personnel. Le visiteur d'ailleurs est presque aussi bien encadré que les tableaux (1). Mais comme ce monde est particulièrement cruel, nous allons nous attarder sur les détails qui nous ont fait rire. C'est moche, c'est triste, mais c'est comme ça.


Tout d'abord, cette manie agaçante de mélanger tous les styles : classique, moderne et contemporain. Ce qui fait ressembler certaines pièces à un début d'épisode de "Maison à vendre", quand la baraque invendable a disparu sous la montagne de déco entassée pendant 30 ans.


A titre d'exemple, on peut trouver cette autruche de Maurizzio Cattelan en plein milieu des galeries de peintres du XIXè.

Cette photo de Musée d'arts de Nantes est fournie gracieusement par TripAdvisor 


Dans un tout autre style, nous avons celui-ci. Je vous laisse le temps de faire votre opinion.
Cette photo de Musée d'arts de Nantes est fournie gracieusement par TripAdvisor 
Nous avons hésité entre un travail de moyenne ou grande section de maternelle, nous n'étions pas bien sûrs. Je n'aimerais pas être à la place des gens qui rédigent les fiches explicatives pour ce type de tableau.


Nous avons, aussi vu, en vrac, et avec plein de questions bien concrètes assez éloignées de l'objectif initial des artistes.  :
- un porte-manteau très grand pour les basketteurs
- une chapelle avec des vidéos de gens en fin de vie
- des photos de dames qui font pipi debout
- une autre dame qui porte une tête barbue sur un plateau.

Oui, des questions concrètes. C'est ce qu'il y a d'amusant avec les enfants. Ils sont plus près de la terre que nous, au propre, comme au figuré. Et quand on confronte l'art contemporain à ce côté terrien des enfants,  les œuvres redescendent  sur la planète bleue. La visite du Musée des Beaux Arts de Nantes fut pour cela un excellent révélateur.

(1) Mon moment Raymond Devos. Et on comprend aussi pourquoi le budget de la Culture (10 Mds €) est supérieur au budget de la Justice (7 Mds €) .

lundi 6 novembre 2017

Le Panier des Chaussettes perdues

Il m'arrive de penser que les objets ont une âme, des sentiments, des émotions. Je ne sais pas d'où ça vient. Peut-être pour compenser l'absence d'émotion chez certains êtres humains. Ou peut-être pour une toute autre raison,  qui n'aurait rien à voir. Bref, aujourd'hui, les chaussettes que je trie ont une âme.

Ce qui m'a amené à cette réflexion, c'est qu'elles vivent en couple, dans un schéma similaire à celui des Hommes. Elles résident toujours ensemble à la maison et demeurent toujours séparées quand elles travaillent. Une de vie de couple qui prendrait effet dès la naissance et jusqu'à la disparition de l'une d'entre elles. Beau et effrayant à la fois.

Par conséquent, il me semble que si j'étais une chaussette, ma plus grande peur serait de me retrouver dans le panier à chaussettes perdues. Vous savez ? Il s'agit de ce panier ou tiroir dans lequel on isole les chaussettes non appariées dans l'attente de l'utopique retour de leur jumelle.

Pour une chaussette, ça doit ressembler à une espèce de Meetic racial et transgendre où seule la couleur compte et le sexe importe peu.  Un Meetic dans lequel son futur partenaire potentiel ne pourrait être qu'un sosie de son ex. Un Meetic dans lequel trouver l'amour serait impossible et dont la plupart des membres seraient abonnés éternellement. Et pour beaucoup, le dernier arrêt avant le néant.

En effet, peu de chaussettes retrouvent une vie normale après le panier à chaussettes perdues. Les plus chanceuses se retrouveront dans une boîte à cirage, comme chiffon, nettoyant l'extérieur des chaussures alors que quelques semaines auparavant, elles protégeaient les pieds de ces dernières. Quelle ironie dans cette fin de vie ! Les autres finiront à la poubelle ou au recyclage selon le niveau d'éco-conscience de l'humain à qui elles ont voué leur vie.

J'espère donc de tout coeur que vous penserez, la prochaine fois que vous trierez vos chaussettes, aux angoisses de ces petits morceaux de tissus séparés de leur âme soeur, et des joies générées par chaque retrouvailles.
Mais j'espère surtout avoir tort, et que les chaussettes, n'ont ni âme, ni sentiment, ni d'émotion. Ce ne serait vraiment pas le pied pour elles.