vendredi 29 septembre 2017

La Découverte des Notes (2)

Rappelez-vous, en début de semaine, nous avons découvert les révisions pour un devoir noté, en Allemand.
En fin de semaine, nous avons eu la note.

Roulements de tambour ....



Et voilà :






Je suis plutôt content parce que ma sérénité habituelle avait été très sérieusement entamée par cet épisode "note". Comme je suis le centre de mon monde, je me suis livré à une petite introspection pour tenter de comprendre pourquoi. Je me suis donc aperçu que mon subconscient avait besoin de réponses à deux questions importantes :

1er point : "ma fille est-elle adaptée au monde scolaire ?"
L'absence de repère chiffré tout au long de la primaire laissait un doute dans mon esprit rationnel. Les couleurs c'est bien, les chiffres, c'est mieux. On est bien d'accord, une note toute seule, ça veut rien dire. Mais le subconscient, il est comme ça, il ne réfléchit pas comme nous, c'est pour ça qu'il est subconscient d'ailleurs. Et il l'air d'être rassuré.

2ème point : "ma fille va t-elle intégrer la valeur travail ?"
Oui, parce que si elle bosse à fond pour ramener un 8, aura t-elle envie de travailler pour le prochain ? Faire le lien entre qualité de travail et résultat me semblait important. Mission accomplie.

Bref, fin de l'analyse. C'est quand même un beau bazar dans la tête des parents souvent.

Pour la petite histoire, elle m'a dit la note juste avant de se coucher, elle avait oublié.
Elle a l'air de se prendre carrément moins la tête que moi. Et c'est tant mieux !!!

mercredi 27 septembre 2017

La Découverte des Notes


L'éducation, au 21è siècle, c'est aussi apprendre à se passer des notes. En tout cas jusqu'au collège.
Durant les 5 années d'écoles primaires, à part ceux des tables d'additions et de multiplication, ils ne voient pas beaucoup de chiffres.
Nos chérubins sont évalués avec des gommettes de couleur non stigmatisantes et des codes savoureux du style :
A -Acquis
EVA - En Voie d'Acquisition
AC - A consolider
NA - Non Acquis

Pas de notes, donc. Trop traumatisant pour nos enfants, à qui, par contre, on n'hésite pas à imposer des minutes de silence collectives au lendemain d'un attentat. Va comprendre.
Alors forcément, quand on découvre les notes, en 6è, ça fait un choc. On découvre les concepts de moyenne de classe, révision, devoir sur table .... Mais il y a pire. C'est le père. Déjà un poil pénible sur les devoirs du soir, il devient désormais aussi rigoureux que la gestion budgétaire d'Angela Merkel. Et ça tombe bien, le premier devoir, c'était Allemand.
Cette révision de la géographie allemande s'est très bien passée de mon point de vue.
Cependant, si elle doit raconter le pire jour de sa vie, n°1 évoquera probablement ce dimanche de révision avec son père, l'ignoble traquant la moindre faute d'orthographe, la moindre lettre mal formée, ou la moindre erreur de positionnement de fleuve ou de ville sur la carte d'Allemagne. Dans cette rédaction hypothétique, son père ressemblerait probablement à ça :



Vous pouvez donc lui envoyer vos messages de soutien en commentaire car elle a, en un après-midi, rattrapé 5 ans de non stigmatisation.


Edit : Pour le résultat, c'est ici.


mardi 26 septembre 2017

Pnevmatika



Mon frère et moi avons fait un road trip de légende en juillet : Suisse, Italie, Slovénie, Autriche, Allemagne. En gros, les Alpes ! L'objectif était les MetalDays, à Tolmin en Slovénie. Un festival plutôt Death Metal dans l'ensemble.


Un road trip, ce sont des anecdotes à gogo. Celle que je vais vous compter se déroule à Ljubjana, le lundi 24 juillet 2017. Il est 17h.

Moi - Faut qu'on aille faire du shopping
Lui - On a déjà les magnets pour Maman. Pas besoin
Moi - Mais j'ai pas d'oreiller
Lui - Ah oui merde, l’oreiller

Oui, seul accroc dans une logistique parfaite depuis 4 jours, mon oreiller manque à l'appel. L'un des instruments de survie indispensable au campeur de festival était resté à quai, attendant mon retour sur le fauteuil du salon. Nous sommes J-1 avant les MetalDays, et l'angoisse monte.

Nous voilà donc partis en détente vers le plus grand centre commercial de Ljubjana à bord de la 308 qui nous porte depuis déjà 1500 km. Ambiance somnolente de milieu d’après-midi. D'un coup, une secousse de magnitude 4,6 sur l'échelle de Richter vient perturber notre conversation. Ce n’est pas très fort mais ça surprend.

- C'était quoi ça ?
- Je crois que tu t'es mangé un trottoir
- Merde

Oui, celui que la Bretagne entière surnomme "le pilote",  s'est mangé lamentablement un trottoir. A sa décharge, sur les trombes d'eau, la visibilité était quasi absente.

On s'arrête à la première station pour constater les dégâts à l'avant droit. On descend. On regarde le pneu. On se regarde. On regarde à nouveau le pneu.

- C'est pas crevé, mais y'a un trou
- Ouais, y'a un trou
- Ca peut rouler
- On a 2000 bornes à faire encore
- OK, on change tout

Ça tombe bien, on est dans une station-service

- Hello, do you know where we can change tires ?
- Yes, this road, after to the left, after right, left, right, right, left, left ....
- OK, thanks

Evidemment, on se paume et s'arrête dans une autre station. Vu qu’on est garé à l’arrache, je reste dans la voiture au cas où et il y va tout seul. Pendant ce temps, je cherche les vendeurs de pnevmatika (pas la peine de traduire, vous avez compris) sur mon téléphone (La 4G en Slovénie, c’est de la bombe au passage).

18h50.

Ça commence à sentir le roussi pour le parapente. Oui, demain c’est parapente le matin à Bohjing à 2h de route. Il y va tout seul. Moi je ne peux pas, j’ai rentrée scolaire en septembre. Faut rester en vie.

20 minutes après, revoilà le pilote, avec plein de bonnes news. Le pompiste, super sympa, a appelé et pris rendez-vous pour lui.  Le garage nous attend. Oui, vous ne rêvez pas !! On a rendez-vous à 19h15 pour changer des pneus en Slovénie en appelant à 19h. Celui qui nous trouve la même chose en France gagne un bob Ricard.

Arrivée au garage.


On a un peu d’attente car l’hôtesse doit gérer toute une famille de Bulgares qui a fermé sa voiture avec  les clefs dedans. C'est l'armée du salut ici. Je laisse le frangin gérer la comm. Il est plus fort que moi en anglais et il a déjà changé ses pneus juste avant de partir. Donc il sait bien quoi mettre.

Trente minutes et 200 Euros plus tard, pneus neufs en place. Il est 20h10.

-Please, at what time close the shops ?
- 9pm

On est hyper large !

Voici comment, en souvenirs de voyage de Slovénie, on ramène  des pneus et un oreiller.

mercredi 20 septembre 2017

Le Cartable de 6è

Hier, on avait 3 minutes d'avance. Donc, avant de se brosser les dents, on a eu l'idée de peser le cartable de 6è.


Le cartable de 6è, il n'est pas forcément plus lourd que celui de 5ème, 4ème ou 3ème. C'est surtout que le 6è, lui, il est beaucoup plus léger que ses homologues.
Nous, on a trouvé 9,5 Kg pour le sac. N°1, elle, pèse 29kg. Ce qui nous fait un rapport sac/humain de 32,8%. Presque un tiers.

Un rapport sac/humain d'un tiers, c'est un Papa qui porte un sac de ciment de 25kg. Et le Papa, il l'emmène dans le bus, le pose et le reprend 10 fois par jour et rentre en bus le soir avec, le sac de ciment.

Voilà, donc votre 6è, si il vous demande de l'aider à porter son sac en fin de journée, c'est pas pour vous embêter. C'est vraiment qu'il a galéré.

C'est là qu'on comprend aussi pourquoi, les garçons, pour séduire les filles, commencent par leur porter leur sac. Ça doit vraiment les soulager.

mardi 19 septembre 2017

L'autre Réunion de Rentrée (Partie 2 : La Maîtresse)

La suite ....  Si vous avez manqué le début, c'est ici.

Le Directeur nous propose de rejoindre les classes des enseignants. Je me dirige donc, en compagnie de 25 (à la louche, je n'ai pas compté) autres parents vers la classe de n°2. Je suis d'un œil fébrile la trajectoire de nos deux parents stars qui, à ma grande joie, prennent la direction d'une autre classe. Parfait, ça va pouvoir dépoter cette deuxième partie. Enfin, espérons !!
La maitresse nous  indique de nos assoir à la place de nos enfants. Ca fait bizarre, à 40 ans, de ne pas pouvoir s'assoir où on veut mais c'est mignon. Au troisième rang, je prends connaissance des cahiers de n°2, plutôt bien tenus. Ca fait plaisir.

Séquence émotion à la lecture de sa première rédaction dont le thème est "raconte ton meilleur souvenir".
Le récit de notre road trip Belgique, Pays-Bas, Allemagne de cet été est à deux doigts de m'arracher une larme. Elle est forte la petiote.

Puis, retour au présent avec la découverte du programme de CM1. La maîtresse, on sent bien que les nouveaux programmes, ça la gave un peu. Elle essaye de ne pas le montrer mais quand elle parle de l'école, c'est "nous", quand elle évoque l'administration c'est "eux". Il faut dire que dégommer d'un coup des notions de français apprises depuis des générations, ça ne doit pas trop lui plaire à la maîtresse. En synthèse (ceci est ma compréhension, les pros , vous corrigerez) , ça nous donne :

- le vocabulaire devient le lexique (exemple : Ribery n'est pas très fort en lexique)
- le prédicat remplace le COD et le COI (quand le prédicat est placé avant le verbe, on lance un dé, si on fait 5 ou 6, on accorde, sinon on écrit en langage sms)
- les compléments circonstanciels deviennent des compléments de phrases.
Donc, si vos CM1 vous parlent chinois, ne les grondez pas, il apprennent en effet une langue différente de la votre.




Après les programmes, suite de la petite ritournelle de mes "copains" parents sur la sécurité. Un papi, qui a sans doute été expert incendie au siècle dernier, nous refait les circuits d'évacuation de l'école. So interesting. Et encore 2-3 questions sur les exercices de confinement. Il me semblait qu'on avait fait trois fois le tour de la question avec le Directeur pourtant.
Le temps passe. Il est 20h10. Je commence à repenser à mon drive de 20h30, qui commence à sentir le faisan. On termine sur la logistique de classe, avec des perles : 

Parent 1 : - Ils ont droit aux bouteilles d'eau ?
Maitresse : - Oui, bien sûr
Parent 2 : - Et ils ont le droit de changer la bouteille tous les combiens ?
Maitresse : - Quand vous l'estimez nécessaire
Parent 2 : - Ma fille, elle dit qu'il faut tous les jours
Maitresse (triste) : -Une bouteille ça se remplit, ça se vide, il faut juste ne pas laisser l'eau croupir dedans
Parent 3 :  (le vieux des incendies, expert en tout finalement) : - Ah oui, l'eau stagnante, ce sont des maladies après.



- Maitresse : Nous irons probablement au Château en mai/juin aussi
- Parent 2 (la même que la bouteille) :  Il faudra un pique-nique ?
- Maitresse : vous aurez un mot .
Oui, il est 20h20 le vendredi 15 septembre,et Madame a besoin de planifier son pique-nique de juin.


La Maitresse nous libère enfin.

Et bref, voici comment, un vendredi pluvieux de fin d'été, on se retrouve, à 20h31, dernier client de la journée au drive.

lundi 18 septembre 2017

L'autre Réunion de Rentrée (Partie 1 : le Directeur)



Une personne qui a très souvent raison m'a dit : "CM1, y'a qu'un seul prof, ça va forcément durer moins longtemps que les 6è".
C'est avec cette phrase en tête mais sans être complètement convaincu que je pars à la réunion de rentrée de CM1, vendredi 15/09 à 18h30. Rien que l'horaire, brut, comme ça, il pique. Le papier sur le frigo me met mal à l'aise depuis une bonne semaine déjà.
Quoi qu'il arrive, je les abandonne à 20h20 maxi.  J'ai une commande à récupérer au drive avant 20h30 et j'ai du monde à la maison demain.
18h38, direction l'amphithéâtre du collège pour la présentation générale par le Directeur (oui, les CM1 sont dans les locaux du collège et oui, je suis en retard).  C'est carré, ça dépote, le matos fonctionne. Les parents, venus en nombre, écoutent religieusement. Il faut dire qu'il ne donne pas envie de bavarder dans le fond, avec sa grosse voix, le Directeur.
Il y a un gros volet sur la sécurité. Il présente tout un plan, avec des évacuations, des simulations d'intrusion, des horaires d'ouverture de fermeture de portail. La mise en œuvre des préconisations du ministère il a dit, et rappelle que l'école est un lieu à protéger.
Les parents écoutent, mais, petit à petit, je m'aperçois que la sécurité, ça les inquiète. Non pas qu'ils aient peur, ça a l'air d'aller de ce côté là. Ca les inquiète surtout parce que ça les emmerde. Ca bouscule leur habitudes, les pauvres.
Parmi eux, deux champions intergalactiques se dégagent :

n°1 : Vous avez condamné le portail bleu. Ca fait 3 minutes de marche en plus. Déjà qu'on n'a pas trop de temps le midi !

n°2 : C'est prévu quand la fin de vigipirate ? C'est quand même beaucoup de contrainte.


Ces deux là résument parfaitement les profils de parents pénibles qui transforment ce type de réunion en calvaire.
Faites votre choix :
Tapez 1 pour "maman centre du monde" qui a la chance de manger en famille et qui préfère saouler les gens débordés un vendredi soir avec son micro-problème.
Tapez 2 pour "papa à l'ouest" qui croit que le directeur est un mélange de Nostradamus et du Ministre de l'intérieur.
Je vous propose donc de voter en commentaire afin d'élire ensemble le plus pénible. On se retrouve demain pour la suite dans la classe de la maitresse, avec des nouveaux programmes, de l'eau et de la nourriture.

La suite, c'est par là.




Crédits images :
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vendredi 15 septembre 2017

La Réunion de Rentrée (2ème partie)


Suite ... La 1ère partie, c'est ici


Bonne nouvelle. La prof de français, apparemment, elle n’a pas le temps de niaiser non plus. Elle déroule les slides à la vitesse de la lumière.
Tout y passe, horaires, cantine, activités .... Sur le numérique, elle laisse la parole à la prof de math qui a l'air plus à l'aise qu'elle. C'est rien de le dire. D'ailleurs sur ce point, je suis agréablement surpris. Je ne sais pas si c'est le cas partout, mais une bonne moitié des profs nous parle de chaine YouTube, de livres numériques, de e-learning, de classes inversées. Tout n'est pas si figé.
Ensuite c'est le défilé des profs. 5-10 minutes chacun. On sent bien qu'ils aiment ça parler en public, les profs. C'est compliqué de les arrêter. Mais en gros, ça se passe pas mal. Une fin avant 20h semble même envisageable. Alleluia !! Comme dirait la prof de culture chrétienne !!
Et là, le drame. Le proviseur et son adjoint pénètrent à pas feutrés dans la pièce.
- On vient vous annoncer un changement d'emploi du temps mineur. Nous vous rassurons, cela ne concerne que la moitié de la classe.



On le voit sur leur visage. Ils savent qu'ils vont en chier. Ils ont l'expérience. Ils en font 10 par an des réunions comme ça. Le truc est minutieusement préparé, support coloré à l'appui. Hyper pro. Un aménagement pour avoir de l'anglais en demi-groupe, plutôt bien pensé. Pas une faille. Nickel. Mais, rien y fait. Elle arrive, inéluctable, implacable, la rafale de questions.
- Et ceux qui n'ont plus cours de 8h30 à 9h30 peuvent arriver à 9h30 ?
- Non, il doivent arriver à 8h30 et faire 500 sauts de corde

- Ceux qui n'ont plus cours entre 15h et 16h vont en permanence ?
- A ton avis

- Ca leur fait une heure de moins alors ?
- Et un prix Nobel de mathématiques à ma droite

(Nota : ce ne sont pas les vraies réponses. Elles n'étaient pas assez marrantes pour l'article. D'ailleurs, je ne m'en rappelle plus, des vraies)
Ca y est la machine est lancée. Plusieurs fois la même question bien sûr. C'est dommage d'écouter les réponses à celles des autres.
Jusqu'à ce moment magique :
- Une autre question ?
- (silence)

Les proviseurs prennent congés.  Clairement, ces deux là, ils ont tout mon respect. Ils ont géré l'événement de main de maître.
La prof de français reprend la parole et clos rapidement.  Elle, c'est mon amie, elle n'a pas le temps non plus.

20h20 : Retour à la maison. On remet ça vendredi pour n°2. J'ai hâte.

mercredi 13 septembre 2017

La Réunion de Rentrée (1ère partie)

Briefing du matin. Dernières consignes avant le départ.
C'est le moment magique où on sait que ça va merder dans la journée mais on ne sait pas encore ce qui va merder.




- Rappel, ce soir, vous êtes toutes seules jusqu'à 20h environ
- Pourquoi ?
- C'est la réunion de rentrée des parents de 6è
- Ca nous pourrit la vie ces réunions de rentrée !
- Pourquoi la vôtre ?
- On doit rester toutes seules et on sait pas combien de temps.


Voilà, les réunions de rentrées, tout le monde y va à reculons. Même ceux qui n'y vont pas. C'est dire.
L'an dernier, j'ai séché. Mea culpa. Mais cette année, c'est la 6è, y'a 2-3 trucs nouveaux quand même. Impossible de rater ça.
Me voici donc à 18h30 à l'amphithéâtre, pour retrouver ces parents qui doivent préparer leurs questions toute l'année afin que ça dure le plus longtemps possible. Amitiés aux enseignants de supporter ça. On avait même un petit formulaire pour les poser cette année. J'ai voulu demander si on pouvait partir avant la fin mais "c'est la honte" m'a dit la grande. Le papier est resté vide du coup.
Il y a un monde fou. Ah ok, C'est toutes les 6è en même temps. Et finalement, c’est pas l’amphithéâtre. La sixième B c’est dans la salle Messiaen. Si vous ne savez pas qui c’est, c’est ici.
Ventrebleu, ils sont déjà tous là. Restent juste deux malheureuses places, devant le tableau et la prof de français qui a déjà commencé. Les classes de parents, c’est comme les classes d’enfants, ça se remplit de l’arrière vers l’avant. Je ne reste pas tout seul longtemps. Un autre papa vient me rejoindre, aussi ravi que moi d’être au premier rang. Espérons que ça dure pas des heures.
Bonne nouvelle. La prof de français, apparemment, elle n’a pas le temps de niaiser non plus. Elle déroule les slides à la vitesse de la lumière. (.....)


La suite ici.

lundi 11 septembre 2017

Le Sport, c'est la Santé



La rentrée, c'est aussi la reprise des activités. Pour nous, c'est le basket.
Pour ceux qui débarquent, le sport des enfants, c'est par catégorie d'âge. Sinon les grands écrabouillent les petits, et ça fait pleurer les petits. Et personne n'aime voir pleurer les petits.
Comme catégorie, on a U11 (Under 11, poussins en vieux français) et U13 (Under 13, benjamins, toujours en vieux français).Problème. Dans notre village, on n'a pas assez d'U13. Il faut donc aller dans la ville d'à côté pour ma n°1. Ma n°2 sera elle dans le club de notre village. Logistique millimétrée à prévoir mais ça va le faire. Le bus sera notre ami.
Je prends mon mercredi après-midi pour vérifier la logistique ci-dessus et faire un peu de relation publique.  En gros, ça veut dire faire le fayot auprès des entraineurs pour que mes filles aient du temps de jeu pour les matches. Ça évitera de les voir sur le banc quand on fera 50 bornes le week-end vers  Saint-Etienne-de-Mer-Morte, Touvois ou La Haie Fouassière.
Premier entrainement. N°2, U11, dans notre village. Vous suivez ?
Tenue toute neuve de sortie, elle respire le basket. Mais on ne va pas se mentir, ça s'arrête là. L'entrainement se passe pas terrible. Elle débute. Les autres ont 2 ou 3 ans de basket, font 10 cm de plus. Si on ajoute la légendaire bienveillance qu'ont les pré-adolescentes entre-elles, ça tourne vite au vinaigre.




- Ca ne s'est pas bien passé (négation toujours bien formulée chez la petite)
- Oui, j'ai vu. Mais tu vas progresser. Ça fait longtemps qu'elles jouent les autres.
- Je serai nulle toute ma vie.

Warning dans la tête du père. Faut pas qu’elle lâche. Il doit rester une soixantaine d’entrainements. Je la laisse pleurer. Il faut que ça sorte.
- On va faire des petits entrainements le week-end pour que tu les rattrapes. Ça te va ?
- D'accord (snif)


La crise passée, j'emmène n°1, U13, dans la ville d'à côté. Vous suivez toujours ?
Là c'est l'usine. Au moins une trentaine de gosses attendent le début de l'entrainement autour du terrain, dans un brouhaha à demi-couvert par la pluie battante sur le toit du gymnase.

- (regard amusé) Papa, y'en a qui font ta taille.
- Ils n'ont pas 12 ans, là !
Un Monsieur appelle les U13 et U15 de sa grosse voix. C'est confirmé, ils n'ont pas 12 ans, plutôt 14-15. Donc ma grande, qui devient beaucoup moins grande du coup, va s'entrainer avec des  géants. Fin d’après-midi maussade en perspective.
A la fin, je vais voir le coach.
- Ca va, vous en pensez quoi ? Elle va arriver à suivre ?
- Oui, elle est « fit » et elle a la dégaine du basketteur.
La dégaine du basketteur, j’aime bien l’expression.  On va dire qu’on repart avec du positif.
Conclusion. Quand on fait des catégories d'âges pour ne pas pleurer, on peut  pleurer quand même. Et quand on mélange tout le monde, il se peut que ça ne se passe pas si mal.

mardi 5 septembre 2017

6è, here we are


7h00 : « Papa, tu veux ton œuf tout de suite ou après la douche ? numéro 2, tu préfères œuf ou pommes au beurre ? Faut venir, si vous voulez manger chaud !»
J’entrouvre les yeux. Attaque nucléaire ? Tempête tropicale ? Ah non, c’est la 6è. Numéro 1 est au taquet. Elle prépare les petits déjeuners pour tout le monde.
OK, c’est parti. Douche. Rasage. Café. Œuf. Et selfie de rentrée aussi, tradition familiale. C’est  le neuvième, encore trois et on propose  un calendrier.
8h05 : Tout le monde dans la voiture.
- Est-ce qu’on peut dire que tant que je n’ai pas passé la porte du collège, je suis toujours en vacances ?  (mes filles utilisent bien la négation à l’oral, j’en suis fier)
- On va dire que c’est pas faux (moi pas trop)
8h22 : Garé, pour une rentrée à 8h25, contrôle total de la situation. On lâche la petite pour son deuxième jour au CM1 et direction la grande cour.
8h26 : Bonjour express à quelques parents dont j’ai déjà dû voir la tête à un anniversaire.  De toute façon, pas envie de parler. Elle envoie un bonjour joyeux à son meilleur « pote ».  Le gamin répond bonjour, regard fuyant, avec un sourire bizarre, et s’éloigne. Une copine ne prend même pas la peine de la saluer après son « bonjour ».
- C’était comme ça tout le mois de juin. C’est pour ça que je pleurais le soir. C’est bizarre, hein ? (sourire)
- Bizarre, en effet
Ça va, elle le prend pas trop mal. Pincement au cœur du Papa quand même.
- Ils ne sont pas avec toi de toute façon
-Non, ils ne font pas bilingue (je voulais le placer car ça fait classe de faire bilingue).
8h30 : L’appel commence. On voir partir ses faux potes en 6è1 avec plaisir. La suite est rapide, on l’appelle, elle se barre.  Je suis tout seul. Bonne occasion pour discuter avec d’autres parents.
Dommage, je n’ai pas envie.