mardi 3 octobre 2017

Terrorisme et lnnocence perdue

Ce matin, le ton sera probablement moins léger que d'habitude. Si vous êtes venus pour vous éloigner des atrocités de ce début de semaine, revenez plutôt demain. J'en suis désolé. 

Depuis 3 ans, nous, parents, faisons face à un phénomène nouveau que nous n'avons pas appris à gérer. Je parle d'évoquer avec les enfants des attentats terroristes proches de nous, répétés et médiatisés.
Dans leurs esprits de petits en construction, l'impact de ces événements est impossible à mesurer. C'est pourquoi mon premier réflexe a été de les éloigner le plus possible (attentat de Charlie hebdo, janvier 2015).

Malheureusement, cette stratégie ne fonctionne que si l'on vit en vase clos, à la maison. Sur ce sujet, le monde extérieur décide à notre place. Les autres enfants racontent tout et le gouvernement a décrété, de manière inopportune, de faire entrer le sujet dans l'école. Je me souviens encore de ma grande, effondrée, car elle faisait du bruit en pleurant pendant la minute de silence "administrative" décrétée après le Bataclan (novembre 2015). Papa allait à Paris tous les 15 jours à l'époque.

Donc il faut donc en parler. Mais comment ?

Les enseignants font se qu'ils peuvent mais ce sujet, il est clairement de notre responsabilité de parents. Nous connaissons la sensibilité de nos enfants et connaissons les valeurs que nous voulons transmettre. Pour moi ça restera la liberté et la primauté de l'individu sur n'importe quel concept religieux ou social.

A titre personnel, je n'ai aucune recette miracle. Mon aînée est un amplificateur émotionnel et l'annonce est à chaque fois un enfer. Quant à la petite, ça semble glisser sur elle. Cependant, il en restera probablement toujours quelque chose. Je leur parle de fous, je leur dis qu'il ne sont pas nombreux, en y croyant de moins en moins. 

Ce lundi soir,  par exemple, je les appelle. On s'assoit tous les trois. Et on en parle. C'est de plus en plus rapide, comme aux infos, l'habitude s'installe et l'édition spéciale dure de moins en moins longtemps. N°1 éclate de rage et part en pleurant :
- Mais pourquoi les gens tuent d'autres gens ? Ca sert à rien à part baisser la population !
Quand je vous dis qu'il est impossible de savoir ce qu'il se passe dans leur tête.....

C'est rapide mais ça initie un dialogue. Elles reviennent ensuite avec des questions :
- Machin dit que quand c'est des Anglais à Londres, c'est moins grave que les Français
- Truc dit que les terroristes  ont tous des barbes.
Oui, dans la cour d'école, on n'a que faire du politiquement correct de la machine à café du travail.

Bref, le terrorisme, en plus d'enlever des libertés aux grands, ça vole l'innocence des petits.

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